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Anthropia c'est du Métal prog' "Heroic
Fantasy", qui n'est pas du tout dans le sens commun de ce style, bien vu
!... Que diriez-vous si on vous disait que le groupe français de métal progressif Anthropia a écrit une épopée où les personnages sont des nains forgerons, des lutins moqueurs, des mercenaires d’un autre âge, un cheval au regard trop humain, une étrange succube et des dragons allergiques aux algues, et que le récit se déroule dans un univers de Fantasy original? Si ça vous fait toujours rire, vous pouvez arrêter car le créateur d’Anthropia, Hugues Lefebvre (Hugo pour les intimes) est en train de redéfinir le genre rock fantastique et le prouve avec le premier volet d’une trilogie à niveaux de lecture multiples basée sur une idée originale de Quentin Borderie s’intitulant-- The Ereyn Chronicles: Part I: The Journey of Beginnings. Hugo : “L’Heroïc Fantasy n’est pas ce que je préfère mais l’histoire inventée par Quentin m’a tellement fasciné que je l’ai mise en musique.” Pour Hugo, le seul moyen de capter les différents aspects du récit passionnant imaginé par l’esprit fertile de Borderie était de composer et d’enregistrer trois disques séparés. Hugo : “Pour un récit aussi complexe, j’ai pensé qu’il valait mieux grouper les principaux évènements de l’histoire en trois épisodes. En gros, chaque chanson représente un chapitre du roman de Quentin.” ![]() Le premier disque sorti, The Journey of Beginnings, rappelle par moments le style robuste du heavy d’Iron Maiden, les riffs supersoniques de Dave Mustaine (Megadeth), la force d’imagination des titres de Dream Theater, les composantes néoclassiques d’Yngwie Malmsteen, l’atmosphère de Genesis (époque The Lamb Lies Down On Broadway), la complexité symphonique du boogie-rock de Kansas avec la beauté de sa guitare classique et son panache, et les explorations ténébreuses de Rush dans le genre fantasy/SF des années70. Bref, le style hybride classique-metal-prog d’Anthropia entraîne l’auditeur dans un monde où son, vision et imagination concourent à le captiver. Dans le style des longs opéras rock-prog classiques, The Journey of Beginnings débute avec une ouverture visuelle et vocale - “Welcome to Ereyn”- qui survole toute l’épopée. Hugo : “Je suis content de ce disque: je n’aime pas le remplissage. Je préfère un disque de 30 minutes avec seulement cinq chansons qu’un disque de 60 minutes avec du remplissage. J’espère avoir enregistré un album que le public aura envie d’écouter sans interruption et sans s’ennuyer.” Le groupe d’un seul homme : Hugo a fait des études poussées de guitare classique au Conservatoire de Musique d’Antibes dans le sud de la France. Son jeu contribue autant a l’action que les personnages de l’histoire elle-même. “J’ai étudié la guitare classique et le solfège dés l’âge de six ans et jusqu’à dix-huit ans”, nous dit Hugo. “Mais c’est seulement au lycée que j’ai découvert le métal avec Iron Maiden, Helloween… et que j’ai commencé à écouter Dream Theater, Symphony X, Angra… Ces groupes ont eu une grande influence sur moi et sur la musique que j’allais composer.” Cette fusion entre les genres classique, prog et métal est évidente dans l’atmosphère cauchemardesque de “Through the Sleeping Seaweed”, dans “Where the Secrets Lie” (que Hugo qualifie d’“émotionnelle”), dans les thèmes mélodiques de “Forgotten”, et le final tour à tour mélancolique et rhapsodique de “The Desert of Jewels” (morceau dans lequel Hugo interprète la “Valse Vénézuelienne #3 pour guitare classique d’Antonio Lauro). Hugo se sert vraiment de tous les moyens dont il dispose pour nous donner cet exemplaire dynamique d’intégration prog-metal-pop. Hugo : “‘The Desert of Jewels’ n’a pas été facile à composer. Ce que je voulais, c’était arriver à créer une conclusion parfaite pour cet album. C’est un morceau assez long, mais je crois que le public ne s’ennuiera pas à l’écouter.” “Je me sers aussi de ma formation classique. J’introduirai certainement quelques thèmes de guitare classique que j’adore dans mes prochains morceaux, mais avec l’approche “métal”. J’aime jouer de la guitare électrique. Je suis fasciné par ses possibilités.” A part quelques guests (dont l’excellent Damien Rainaud à la batterie), Anthropia est en fait un groupe composé d’un seul musicien, et dirigé par Hugo. A 24 ans, le compositeur dépasse en tant que soliste les limites conventionnelles de la créativité. Hugo a composé ‘The Ereyn Chronicles, Part I’ en un an dans le studio aménagé à son domicile sur la Côte d’Azur. L’enregistrement au Harkam Studio à Monaco a pris un mois. ”Je programme tout d’abord la batterie de façon à enregistrer rapidement l’arrangement avec guitare, basse et voix, afin d’avoir une démo de la chanson. Quand j’enregistre les morceaux pour de bon, je place d’abord les guitares, parce que c’est l’instrument de base d’Anthropia, et parfois les morceaux peuvent varier un peu par rapport à la démo. De cette façon, je peux, si je le veux, changer les riffs et la structure de base. Ensuite, j’enregistre la batterie et la basse.” “Il se peut que j’enregistre un album complètement indépendant entre chaque épisode des Chroniques d’Ereyn. J’écoute en ce moment beaucoup de groupes prog classiques comme Yes et Genesis, ainsi que Nightwish. Ce sera en somme un mélange de metal et de prog.” Passionnant, mais n’est-ce pas risqué de mettre les Chroniques en attente, Hugo? Hugo : “J’espère que non. J’espère que ça ne fera qu’intensifier l’envie de savoir la suite de l’histoire, afin que les fans attendent impatiemment le deuxième et même le troisième épisode, qui je dois le dire (étant un des rares à connaître la fin de l’histoire) est très impressionnant scénariquement parlant.” L’histoire : Le petit royaume d’Ereyn, gouverné par la reine Lunne, est plongé dans le chaos et le désarroi. Les anciennes traditions sont oubliées et la voie de la rédemption est perdue – la sagesse ancestrale a été enfouie dans l’oubli depuis des siècles. La situation est aggravée par les sbires d’Empyr, le royaume très puissant et influent tout proche d’Ereyn. Le héros de l’histoire, le jeune Amryl, décide de partir à la recherche de l’oracle omniscient qui pourra sauver son peuple… Hélas! Amryl est bientôt victime d’un naufrage où il manque de perdre la vie, et il est séparé des membres de son expédition. Son navire est détruit et il est devenu amnésique, ne se rappelant même plus qui il est. Sa quête infinie de vérité et de connaissance s’est transformée. Il veut maintenant découvrir qui il est. Hugo : « Le héros de l’histoire n’est pas un guerrier impressionnant. Il est jeune et naïf. Il n’a pas l’expérience du monde, mais à la fin de l’histoire, tout aura changé. » Le premier épisode se termine alors que notre héros en devenir est persuadé que son voyage est fini et son existence aussi. Que va-t-il lui arriver? Il nous faudra attendre pour en savoir davantage… Les concerts : Pour interpréter live les morceaux des chroniques d’Ereyn, Hugo a fait appel à des musiciens de talent, qui sont également de très bons amis à lui. Damien Rainaud (qui joue par ailleurs sur l’album) se place en effet derrière les fûts. A 20 ans, il dispose déjà d’une grande technique et d’une très bonne expérience de la scène. Yann Mouhad à la guitare épate également par son jeu impressionnant et très fluide, qui s’associe parfaitement à celui d’Hugo. Aux chœurs et au chant féminin se joint à l’équipe Nath Olmi, chanteuse du groupe français In Vitraux. Son chant à la fois mélodique et parfois agressif colore encore davantage la musique d’Anthropia. Julien Negro (ex-Lord of Mushrooms) complète parfaitement la formation par son jeu de basse technique et toujours inventif. Ensemble, ils ont défendus l'album sur scène durant 2007. Le futur : Le prochain album "Chain Reaction" est en préparation, pour une sortie prévue courant 2008. Patience... Le site du groupe :
www.anthropia.org |